Jeudi 4 février 2010
Le gouvernement vient de rendre publique sa décision de modifier le tarif d'électricité à Phnom-Penh et dans d'autres provinces. Désormais, les foyers phnompenhois devront payer plus chère leur consommation quotidienne, puisque le prix du kilowatt/heure passe de 390 riels à 610 riels pour une consommation mensuelle ne dépassant pas 50 kilowatt/heure, soit 56% plus cher que le tarif précédent. Pour la consommation qui dépasse ce seuil minimum, le prix du kilowatt/heure est porté à 720 riels, soit une augmentation de 18% par rapport à l'ancien tarif (610 riels par Kwh).
Selon les informations rapportées par la presse ( in Cambodia Daily du 4 février 2010), cette hausse est motivée par la nécessité de trouver des moyens susceptibles de financer de nouveaux investissements, permettant aux 48.000 foyers vivant dans les banlieues de Phnom-Penh d'accéder enfin à l'énergie électrique. Pour les pouvoirs publics, la hausse des tarifs ainsi décidée vont frapper les quelques 30.000 foyers résidant dans la capitale, qui, par le fait qu'ils devront payer l'électricité plus cher, apportent une notable contribution au profit de leurs compatriotes des banlieues . Solidarité oblige ! disait-on dans certains milieux politiques .
Mais une telle solidarité - si on peut parler de solidarité - semblait difficile à comprendre dans la mesure où elle ne concerne qu'une frange de foyers. Si l'on exclut les entreprises commerciales et industrielles qui constituent des poles de production, certains consommateurs dits privilégiés ne tombent pas sous le coup des mesures gouvernementales. C'est le cas des ambassades, des institutions internationales, des résidents étrangers, des ONG, etc.. qui paieront ainsi leur consommation électrique à un tarif moins cher que les citoyens ordinaires. On pourrait alors s'interroger sur le caractère discriminatoire d'une telle mesure. A un moment où de nombreux foyers rencontrent des difficultés en période de crise, comme celle qui vient de se passer, il serait logique que les pouvoirs publics prennent en compte ces charges supplémentaires engendrées par la hausse du tarif électrique sur le budget des ménages. Une hausse de 56% d'un seul trait ! cela parait à l'évidence trop lourd à supporter, surtout pour les familles modestes, parmi celles qui ont du mal à arrondir la fin du mois. C'est ce qu'en pensent la plupart des gens . Pourquoi dirait-on, ne pas procéder par pallier selon un calendrier et répartir la hausse sur plusieurs années ?
C'est trop facile de demander aux plus modestes de serrer la ceinture et de faire des sacrifices. Les pouvoirs publics n'auront-ils pas d'autres moyens pour financer de nouveaux investissements dans le domaine de la distribution de l'électricité ? N'est-il pas concevable de recourir aux emprunts publics, qu'ils soient d'origine internes ou internationaux, pour financer certains investissements de services publics ?
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